Marie-jeanne
Thonier dundee de Concarneau
Historique
La pêche au thon nécessite des bateaux solides, tenant bien la mer et assez rapides. Au moment où elle prit son essor, on se servit d'abord de bateaux construits à d'autres fins, généralement trop lourds, puis de chaloupes pontées à tape-cul d'une vingtaine de tonneaux, trop faibles. Après quelques tâtonnements, le type du thonier actuel se fixa à la fin du XIX e siècle. C'est un dundee de 50 à 60 tonneaux, d'une vingtaine de mètres et assez fortement voilé (il lui faut un lest de 20 à 25 tonnes), son équipage comprend une douzaine d'hommes. Une particularité des dundees est leur forme très élancée à l'arrière, le prix des bateaux était calculé à la longueur de la quille. Cela leur confère une ligne très élégante, jointe, hélas, à une fragilité qui fut fatale à un grand nombre lors de la fameuse tempête de 1930. ce long tableau qui surplombait l'étambot en porte-à-faux ne résistant pas aux coups de boutoir des lames déferlant sur l'arrière. Très longtemps la motorisation est restée l'objet d'un préjugé défavorable de la part des pêcheurs car ils étaient persuadés que le bruit de l'hélice écarte le poisson. La tendance à la motorisation, au début un moteur de 6 à 8 CV puis de plus en plus puissante, observée depuis 1930 n'a fait que se précipiter après la guerre. Et le progrès a fait disparaître les élégants thoniers aux voiles multicolores.
Voici les dimensions de la Marie-jeanne: | |
_Longueur entre perpendiculaires | 14m.70 |
_Longueur totale de la coque | 19m.30 |
_Longueur hors-tout | 28m.50 |
_Largeur au fort | 5m.70 |
_Tirant d'eau arrière | 2m.85 |
La pêche
Les thoniers-dundee pêchaient au large (100 milles) des côtes bretonnes ou normandes dans des zones où les dépressions sont fréquentes. L'espèce de thon pêchait était le thon blanc ou germon, sa longueur est d'environ 1 mètre pour un poids de 15 kilos. Le germon se pêche à la ligne. Les thoniers sont équipés de tangons, sorte de longues perches de plus de 20 mètre, placées de chaque côté du grand mât et que l'on rabat latéralement pendant la pêche. chaque tangon porte en général sept lignes d'autant plus longues qu'elles sont plus écartées du bateau et reliées à celui-ci par des filins appelés "hale à bord" qui permettent de les manoeuvrer sans toucher aux tangons. Deux autres lignes sont filées à l'arrière et souvent une troisième du haut du mât. La ligne se termine par un avançon en fil de laiton auquel est fixé un hameçon à double croc. L'appât est artificiel car la voracité du germon est extraordinaire! Une vitesse de 5 noeuds environ est nécessaire pour tendre les lignes. Sitôt pris le poisson est ramené à bord, non sans difficultés car il se débat farouchement. le mousse le tue alors d'un coup de poinçon sur la tête. la journée finie, les thons sont vidés, lavés et mis à sécher, pendus par la queue aux chevalets disposées sur le pont.